Ralentir son rythme pendant les règles

“Mais, je ne suis pas faible!”

Il y a consensus sur l’idée que les règles sont l’évènement du cycle qui nous impacte le plus. Difficile d’oublier ce qu’il se passe dans notre culotte à ce moment-là ! Ces journées de saignements ont la connotation d’être les pires du cycle, alors qu’elles pourraient nous offrir des moments plus agréables !

À la puberté, on n’est pas encore bien sûres de ce qu’il se passe. C’est gênant, ce sang qui coule. On ne le contrôle pas et on passe notre temps à espérer que personne ne devine qu’on a nos règles. En plus ça fait souvent mal, et on a l’impression de se battre contre son propre corps. Malheureusement pour certaines, ce sentiment ne partira jamais complètement ! À la fac puis au bureau, on continue à cacher les serviettes, les douleurs ou les fringales. On se dit souvent qu’il ne faut surtout pas rappeler au monde extérieur que nous sommes des femmes menstruées ! Au contraire, il faut faire oublier cet événement cyclique en se poussant encore plus loin, prouver une fois pour toute qu’on est vraiment égale à l’homme. Sauf que ce n’est jamais “une fois pour toute”, vu qu’au cycle prochain, on se retrouve une fois encore dans la même situation.

Finalement, on se rend bien compte qu’on dépense beaucoup d’énergie à vouloir être discrète, masquer ses douleurs et se montrer plus forte que son corps. Pas possible de faire ça à chaque cycle pendant des années ! On arrive souvent à la conclusion glaçante qu’il nous faudrait donc accepter que les règles fassent parties de notre cycle et que nous n’avons pas à vivre “contre” notre propre corps. Il ne s’agit pas de se sentir faible, coupable ou inadéquate mais plutôt de se mettre à l’écoute de soi-même !

Chacune est différente, d’où l’importance de faire du travail sur soi. De reprendre le temps pour regarder son intérieur et savoir ce dont on a besoin, et non pas ce que les autres nous disent avoir besoin. Les grandes lignes de base s’appliquent donc plus ou moins à chaque femme.

 Pourquoi ralentir à ce moment-là ?

Rappelons que, pendant les règles, l’utérus se contracte pour éliminer l’endomètre. Hop, on enlève pour recommencer ! Pour lui, c’est comme changer les draps pour faire un petit nid tout propre et tout doux. Pendant ce temps, l’hypophyse lance l’ordre de commencer un nouveau cycle. On ne perd pas de temps ! Voilà maintenant les ovaires qui recommencent à travailler pour faire mûrir des follicules. Ça en fait du mouvement à l’intérieur, non ? Et n’oublions pas le petit coup de fatigue qu’on a sans doute ressenti en terminant le cycle précédent. Quand on y pense, on se dit qu’on mérite quand même une pause, non ?

Mais comment ralentir son rythme sans avoir l’impression de faire du mal à sa réputation de femme guerrière, de force de la nature, de valeur ajoutée ?

Tout d’abord en se rappelant ce qui nous définit vraiment. Prendre quelques jours pour se ressourcer de manière subtile ou explicite ne devrait pas nous faire peur.

Concrètement, comment adapter son rythme ?

On peut décider de limiter les sorties sociales non-essentielles (en expliquant, ou pas, pourquoi on refuse d’aller prendre un verre en fin de journée). On peut mieux se préparer à une présentation qui tomberait pendant les règles en consacrant son énergie du jour sur cet évènement plutôt que de suivre son rythme habituel et s’ajouter du travail en plus.

Après, on ne dit pas qu’il faut se forcer à faire un masque de visage, de prendre un bain ou de manger une tablette entière de chocolat…! Les règles t’offrent un moment de réflexion interne.

Elles te communiquent ce dont TON corps a besoin, pas celui des autres. À toi de découvrir ce qu’il te faut !

En se forçant à suivre le rythme de la vie moderne (productivité et efficacité avant tout), on perd une relation qui pourrait nous faire beaucoup de bien !

Ralentir pendant ses règles veut dire accepter qu’elles font non seulement partie de notre cycle, mais qu’elles nous donnent l’opportunité unique pour découvrir un pan insoupçonné de notre personnalité ! Bien sûr, cela demande de la patience et de la bienveillance envers son propre corps et d’être à l’écoute. De quoi avons-nous besoin ? De repos ? De calme ? De chocolat ? Ce n’est qu’en ralentissant le rythme qu’on peut découvrir que notre corps nous faisait passer des messages concernant notre santé générale. Bien sûr, notre société ne permet pas encore à toutes les femmes menstruées de prendre du temps pour elles sans culpabiliser. Là aussi, il y a du travail d’écoute et de compréhension à faire. Qui sait, peut-être qu’en arrêtant de se juger soi-même, on pourra arrêter de juger les autres!

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