Lire notre espérance de vie dans nos cycles ?

Et si la durée et la régularité de nos cycles pouvaient prédire notre espérance de vie ?

Une récente étude menée par des professeurs de différents départements scientifiques et médicaux des Universités de Harvard et du Michigan a mis en lumière que les femmes ayant des cycles très longs et irréguliers présentaient un taux de mortalité précoce plus élevé.

Pour rendre ces conclusions, les chercheurs ont procédé à un travail d’analyse de grande ampleur, puisqu’ils ont analysé les cycles de 79 505 femmes, sans antécédents médicaux particuliers (maladies cardiovasculaires ou cancers), qui avaient débuté l’observation de leur cycle en 1989 quand elles avaient entre 25 et 42 ans, et qui ont poursuivi ce suivi pendant 24 ans. Précisons que les scientifiques avaient écarté, en amont de leur analyse, plus de 36 000 femmes, notamment celles dont le suivi n’avait pas été suffisamment rigoureux ou qui avaient déclaré une maladie dans les cinq premières années d’observation.

Les chercheurs ont ensuite classé la régularité et la durée des cycles en fonction de la tranche d’âge des femmes (14-17 ans // 18-22 // 29-46 ans). 

La régularité du cycle a été rapportée comme étant très régulière (dans les 3-4 jours), régulière (dans les 5-7 jours), généralement irrégulière et toujours irrégulière ou sans règles. La durée du cycle quant à elle a été classée comme étant de 21 jours ou moins, 21-25 jours, 26-31 jours, 32-39 jours, 40-50 jours ou plus de 50 jours ou trop irrégulière pour être estimée.

Ils ont également vérifié si le mode de vie, physique ou psychologique, avait un impact sur la mortalité. Il en a résulté que seul le tabac pouvait être une conséquence aggravante.

Leur étude a montré que les femmes qui avaient eu des cycles très irréguliers et longs avaient été plus nombreuses à mourir précocement.

Il convient de préciser que les chercheurs ont émis comme réserve à leurs résultats l’absence de diversité culturelle et sociale dans le panel des femmes qui avaient procédé à ce suivi.  

Pour conclure, les chercheurs précisent que ce lien, qui n’avait pas encore été démontré, était pourtant supposé car les cycles menstruels réguliers reflètent le fonctionnement normal de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien, un signe vital de la santé des femmes

Voilà qui nous donne une raison supplémentaire pour repérer et prendre en charge le plus tôt possible, les troubles du cycle menstruel, en éduquant l’adolescente à les repérer et à les signaler : objectif qui se trouve au coeur de la future WOW App’.

*Source : Yi-Xin Wang, postdoctoral fellow,  Mariel Arvizu, postdoctoral fellow,  Janet W Rich-Edwards, associate professor,  Jennifer J Stuart, instructor,  JoAnn E Manson, professor,  Stacey A Missmer, professor,  An Pan, professor,  Jorge E Chavarro, associate professor. Menstrual cycle regularity and length across the reproductive lifespan and risk of premature mortality : prospective cohort study. The British Medical Journal, 2020 ; 371, September 2020.

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