“Endo-quoi ?!”

28 mars, journée mondiale de l’endométriose.   

Pour certaines le mot est déjà bien connu, pour d’autres complètement nouveau. Et pourtant, il s’agit d’une pathologie très répandue. On estime actuellement qu’1 à 2 femme sur 10 seraient touchées par l’endométriose, mais cela est certainement sous-évalué puisque le délai de diagnostic de cette pathologie se situe actuellement aux alentours de 6 et 10 ans. (Record de l’errance médical atteint !)

Alors laisse-moi t’expliquer simplement. Au départ il s’agit de ton endomètre : c’est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de ton utérus. Cette tapisserie intérieure répond aux différentes fluctuations hormonales de ton corps : se préparant dans un premier un temps pour l’accueil d’un éventuel embryon, elle régresse ensuite et s’écoule par le vagin lors de tes règles. Place nette pour un nouveau cycle. 

Dans le cas de l’endométriose, cette tapisserie « hormono-dépendante » n’est pas uniquement située à l’intérieur de ton utérus, elle s’installe dans le muscle de l’utérus,  au niveau des ovaires, des trompes, sur la cloison séparant l’utérus de la vessie ou du rectum, sur le péritoine, dans la cavité abdominale…. En réponse aux hormones, tous ces tissus  vont réagir, et créer une réaction inflammatoire géante, allant jusqu’à rendre la vie de certaines femmes impossible ! 

Voici une petite liste non exhaustive des symptômes principalement observés : 

  • Douleurs pelviennes et lombaires
  • Douleurs pendant et/ou après les rapports sexuels
  • Fatigue chronique
  • Troubles digestifs
  • Troubles urinaires
  • Règles très douloureuses et abondantes
  • Saignements anarchiques en dehors des règles
  • Saignements par l’anus
  • Infertilité …

Si tu penses avoir certains de ces symptômes, parles-en à un professionnel de santé qui t’orientera vers une exploration diagnostique approfondie. 

Depuis le 16 mars 2021, la bonne nouvelle c’est que le ministère de la santé s’est engagé à lancer une stratégie nationale contre l’endométriose, contre l’errance médicale des patientes qui en sont atteinte, et pour développer la recherche autour de cette maladie ! (1) 

Par ailleurs, sache  qu’il existe déjà quelques solutions thérapeutiques et diététiques, qui ne sont pas des solutions thérapeutiques spécifiques à la maladie, mais qui permettent d’améliorer le quotidien.

La plupart du temps, les professionnels de santé proposent de mettre les ovaires au repos par l’utilisation de contraceptifs hormonaux. Cette mise en silence du cycle permet d’éviter la réaction inflammatoire expliquée plus haut. Dans cette même optique, les anti-inflammatoires peuvent être proposés également. Enfin dans certaines situations la chirurgie peut être conseillée. (2)

Mais si tu souhaites conserver ton rythme cyclique (et donc renoncer donc à l’option contraceptif hormonal), et tenter tout de même d’améliorer ton quotidien avec cette pathologie, nous allons te donner quelques pistes à explorer :

Nutrition

Privilégie les bonnes graisses (oméga-3) : les oléagineux (amandes, noix, noisettes), les poissons gras (comme les sardines, le hareng ou le maquereau), les légumes verts, les fruits (notamment les agrumes), en privilégiant les produits biologiques pour éviter d’apporter des toxines à son corps. Évite le gluten, les aliments riches en graisses saturées : le beurre, la crème, le fromage, la viande rouge, la charcuterie et les sucreries, les aliments contenant des additifs, ou transformés qui contiennent des sucres raffinés, du sel en excès, des graisses saturées, des additifs, des conservateurs, des colorants (en gros, tout ce qui d’habitude t’évite de passer du temps à cuisiner 😅 

Exemples en vrac de tes futurs ennemis : la pâte à tartiner, les céréales du petit déjeuner, les viennoiseries, les gâteaux, les bonbons, les plats tout prêts comme les quiches, les pizzas, le fast-food, etc.

Nous te conseillons de te faire accompagner par un professionnel de la naturopathie/nutrition pour cibler et ajuster tes habitudes alimentaires, et mettre en place un plan réaliste (celui que tu ne vas pas abandonner au bout d’une semaine 😉).

Ostéopathie 

Le traitement de l’endométriose par l’ostéopathie vise l’inflammation créée, le phénomène de stase (diminution de la circulation) au niveau des organes touchés, les adhérences entre les différents tissus qui entourent les organes pelviens et abdominaux, les douleurs lombaires, les irradiations…

Le but de l’ostéopathe sera de cerner les structures les plus touchées par la maladie d’un point de vue mécanique. Il cherchera à permettre une meilleure capacité de mouvement des structures touchées pour y faire mieux, ou à nouveau, circuler l’énergie vitale. Il s’agit là aussi d’un traitement au cas par cas, adapté au type et au stade de l’endométriose. (3)

Activité sportives 

Celles-ci favorisent la libération d’endorphines, ce qui détend les muscles et réduit la réaction inflammatoire. Attention cependant à ne pas rentrer dans une pratique trop excessive, ne laissant pas suffisamment de temps pour le repos des muscles, et pouvant induire un stress oxydatif au niveau des cellules, qui serait alors lui-même source de davantage d’inflammation. Il est préférable d’opter pour des sports doux comme le stretching, le yoga, et réguliers, tout en respectant des temps de repos et d’hydratation nécessaires. 

Acupuncture 

La médecine traditionnelle chinoise considère que l’acupuncture lutterait contre les obstacles à la circulation du sang et du Qi (énergie), ce qui permettrait de faire diminuer la douleur. La croissance du tissu de l’endomètre dépend des œstrogènes, qui sont produits à 90% par les cellules granulaires et membranaires de l’ovaire, et plusieurs études ont montré que l’acupuncture peut supprimer le taux d’œstradiol sérique, ce qui inhiberait la croissance des tissus endométriosiques et soulagerait donc la douleur. Enfin, il semblerait que l’endométriose ait aussi un lien avec le système immunitaire. L’acupuncture en promouvant les interactions entre le système des neurotransmissions et le système immunitaire mettrait en jeu des éléments qui jouent un rôle dans la diminution de la douleur liée à l’endométriose. (l’oxyde nitrique,  β-endorphines, les cytokines notamment). (4,5)

Enfin je souhaiterais conclure par une information clé, qui s’applique à toute maladie :
son évolution dépend de 3 facteurs : génétique, environnemental, et enfin psychologique. 

« Nous ne sommes pas là pour guérir de nos maladies, mais nos maladies sont là pour nous guérir ». ( Carl Gustav Jung).

Concernant l’endométriose, les études ne prouvent pas de cause directement génétique mais on observe un certain nombre de récurrences intrafamiliales, un « terrain » génétique pourrait être mis en lumière.  Pour ce qui est du facteur environnemental, nous avons expliqués plus haut les différentes façon d’améliorer l’hygiène de vie pour offrir une meilleure tolérance face à la maladie. Enfin pour le versant psychologique, il est toujours intéressant de chercher à mieux gérer  le stress, même enfoui,  il peut être la cause de libération de toxines néfastes pour l’organisme, favorisant davantage de douleur. Une bonne gestion du stress, des émotions et des affects doit devenir votre objectif premier. Pour cela il est possible de se tourner vers la sophrologie, les exercices de cohérence cardiaque, de méditation, l’hypnose etc…

Bien sûr tous ces conseils sont là pour informer, t’aider, mais ne remplacent en aucun l’accompagnement d’un professionnel de santé avisé ! 

Références : 

  1. Endométriose – Ministère des Solidarités et de la Santé (solidarites-sante.gouv.fr)
  2. Endofrance : Association Française de lutte contre l’Endométriose
  3. https://www.reflexosteo.com/
  4. Iréne Lund and Thomas Lundeberg, “Is acupuncture effective in the treatment of pain in endometriosis?”, Journal of Pain Research, 2016; 9: 157–165.
  5. Rubi-Klein K, Kucera-Sliutz E, Nissel H, Bijak M, Stockenhuber D, Fink M, Wolkenstein E., “Is acupuncture in addition to conventional medicine effective as pain treatment for endometriosis? A randomised controlled cross-over trial.”, Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol, 2010, 153: 90–3.

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