Qu’est-ce qui m’attend à l’arrêt de la pilule?

C’est bon, t’es décidée : la pilule n’est pas pour toi. Tu connais très bien les nombreux avantages et bienfaits d’arrêter les hormones synthétiques, mais t’aimerais aussi savoir comment ton corps peut réagir à ce changement. Histoire de te préparer au pire !

Commençons déjà par rappeler que la pilule coupe toute communication entre les ovaires et l’hypophyse. Cela veut dire que le cycle en tant que tel n’existe plus. Cette manipulation permet d’éviter une grossesse non-désirée mais entraîne souvent des effets secondaires très désagréables. Arrêter la pilule veut donc dire rouvrir la communication dans le corps et de ce fait reprendre la sécrétion naturelle des hormones sexuelles notamment.

Ce qu’il faut comprendre en premier est que chaque femme est différente. On ne réagit pas toutes de la même façon à la pilule et on ne réagit pas toutes de la même façon à son arrêt. Les changements, leur intensité et les temps d’évolution mentionnés dans cet article ne sont pas universels. Certaines femmes ne ressentent que des bienfaits, d’autres traversent des épisodes plus difficiles et certaines ne voient pas de différence.

Bon, maintenant passons au vif du sujet: “quel est le pire qui puisse m’arriver, grosso-modo?”

Saignements

Beaucoup de femmes ont des saignements peu de temps après l’arrêt de la pilule. Ce sont des saignements de privation et non des vraies règles, qui elles, apparaissent à la suite d’une ovulation. Tu l’auras bien compris : la pilule empêche l’ovulation, donc les saignements qui arrivent à la suite d’un arrêt ne sont pas des vraies règles.

Ces saignements peuvent durer quelques jours, mais il ne faut pas hésiter à consulter s’ils durent plus de 6 jours.

Irrégularités du cycle

Certaines femmes commencent la pilule avant que leurs cycles ne soient naturellement équilibrés. En effet, à la puberté, le cycle est irrégulier. En manipulant notre cerveau, la pilule empêche le corps de continuer à s’ajuster. Arrêter les hormones synthétiques est donc souvent synonyme de retrouver les cycles de jeunesse : irréguliers avec des règles douloureuses. Qui dit cycle irrégulier dit aussi difficultés à concevoir, bien que ce soit une raison principale d’arrêt de pilule.

Pour résumer, il n’est pas rare que les femmes qui arrêtent la pilule aient des troubles de SPM* et des douleurs pendant leurs règles. En revanche, il est pratiquement sûr que les trois premiers cycles seront irréguliers, chaque cycle d’une durée différente mais probablement tous longs.

Acné

Ah, notre meilleur ami ! On est toutes au courant que la pilule combinée (avec des oestrogènes synthétiques) nous donne une peau belle et lisse. Et oui, les oestrogènes sont là pour ça ! Mais on oublie à quel point ces hormones impactent notre peau. Du coup, quand on arrête de les prendre, on a souvent des mauvaises surprises.

C’est surtout le cas pour les femmes qui prenaient la pilule pour lutter contre leur acné. Cependant, beaucoup de femmes remarquent une différence, notamment entre 3 et 9 mois après l’arrêt. D’ailleurs pour certaines l’acné ne revient qu’après le 3ème mois, ce qui est tout à fait normal vu que le corps a besoin d’environ 3 mois pour enregistrer un changement hormonal.

N’hésite pas à aller voir notre article sur l’acné !

Prise de poids

Alors que certaines femmes prennent du poids avec la pilule, d’autres en prennent en l’arrêtant. Comme pour tous les symptômes, ceci est dû à la confusion du corps, qui doit s’ajuster au changement hormonal. Cette prise de poids peut entraîner de l’angoisse et de la confusion, mais souvent on reperd une fois l’équilibre hormonal naturel rétablit. Il faut bien comprendre que le corps a besoin de temps et de douceur, car le retour au naturel est lent.

Digestion

Certaines femmes trouvent qu’elles mangent moins qu’avant car elles se sentent plus rapidement lourde. C’est comme si leurs corps arrivait à leur faire passer des messages plus facilement et rapidement qu’avant, et elles ressentent vraiment leur digestion. Ceci est le cas notamment pour celles qui ont l’habitude de manger des plats préparés ou de grignoter des produits trop sucrés ou trop salés. L’effet en lui-même ne fait pas plaisir, mais c’est une bonne chose !

Pouvoir entendre et écouter son corps

fait partie de la magie de l’arrêt de la pilule.

Sauts d’humeur, Agressivité

Tu l’auras bien compris, le passage de la pilule au cycle naturel ne se fait pas toujours dans la douceur. Cela s’applique aussi au mental, notamment à cause du cerveau, qui remet son hypophyse en route et doit gérer les informations hormonales venant des ovaires. Ceci se traduit souvent par des sauts d’humeur et une agressivité plus accentuée pendant les règles. On est d’accord que, même si tout cela est “normal”, ce n’est agréable ni pour nous ni pour notre entourage… Mais encore une fois, il faut se montrer patiente envers soi-même, et communiquer notre état autour de nous. Souvent, l’entourage se sent mieux de savoir quand il sait que notre humeur n’est pas due à eux mais à un changement hormonal hors de notre contrôle.

Autres émotions 

On ne peut pas parler de la santé mentale sans mentionner les autres émotions qui peuvent entrer en jeu, notamment la colère, la frustration et l’impatience.

La colère parce qu’on peut s’en vouloir d’avoir pris la pilule. Plus on lit sur le sujet, plus on culpabilise. Il faut se rappeler qu’on ne savait pas à l’époque ce que l’on sait aujourd’hui, et qu’il y avait sans doute de bonnes raisons pour la prendre. Apprenons à nous pardonner ou à pardonner au médecin et/ou à l’entourage de nous avoir encouragée à la prendre.

La frustration parce que l’on ne sait pas ce qui va se passer. Quels effets allons-nous voir en premier ? Négatifs ou positifs ? Et si je ne ressens pas les effets positifs ? On peut se sentir bloquée dans son choix entre vouloir arrêter la pilule, et vouloir retourner à un rythme certes synthétique mais qui nous est familier.

Ce qui nous amène à l’impatience. On veut retrouver un corps naturel et on a l’habitude de voir des résultats rapidement. Hors, le corps nous force à prendre le temps, et chaque cycle nous le rappelle. On doit changer nos perceptions et manière de vivre pour trouver une harmonie entre notre mental et notre physique.

Après toutes ces informations, on souhaite répéter que chaque femme a ses expériences propres. Ce qui est important, c’est d’être sûre mentalement de vouloir arrêter la pilule et qu’il va falloir du temps pour traverser ces épisodes perturbés et perturbants. Il est donc très souhaitable d’avoir du soutien pendant cette période !


Maintenant que l’on a parlé des potentiels “effets secondaires” de l’arrêt de la pilule, parlons de comment vivre au mieux son retour de cycles naturels.

Le sommeil

Tous les traitements du monde ne servent à rien si l’on ne dort pas bien. Un sommeil réparateur est la base de toute vie saine car il impacte tous ses aspects !

Alors, comment bien dormir ? Déjà il faut apprendre à reconnaître les signes de fatigue : comme avoir besoin de boire du café pour fonctionner, se sentir fatiguée en se levant le matin, ne pas avoir beaucoup d’énergie, etc. Ces signes indiquent clairement qu’il y a un soucis de sommeil : il faut donc soit dormir plus, soit dormir mieux. Un sommeil réparateur se fait…

  • dans le noir le plus complet. La lumière qui pénètre dans la chambre empêche le corps de se mettre complètement au repos.
  • dans un lit dédié à la relaxation. Toute stimulation avec lumière artificielle avant de dormir envoie un message au cerveau disant qu’il n’est pas l’heure de dormir. Il vaut donc mieux éviter les écrans avant de se coucher (minimum 1h, à toi de tester l’effet sur ton sommeil).

Le sport

Le corps a besoin de se dépenser. Cela ne veut pas dire forcément aller à la salle de muscu, ou enchaîner 20 cours de boxe, mais il vaut mieux trouver une activité qui va nous aider à nous étirer et à suer. La sueur est notre amie post-pilule (et de façon générale) car elle aide à éliminer des toxines (hormonales mais aussi du type pesticides). Le mouvement, lui, aide le corps à se purifier et gérer les hormones synthétiques et naturelles

L’alimentation

Après la pilule, notre corps a besoin de beaucoup de soutien pour se détoxifier. L’organe principal pour relever ce défi est le FOIE, donc on va passer quelques mois à le chouchouter.

Comment prendre soin de son foie ? En évitant de lui donner encore plus de travail ! Cela veut dire éviter de boire trop d’alcool et de manger des produits industriels ou sucrés. Au contraire, on va boire plus d’eau et manger des produits frais, notamment les brocolis, les choux de bruxelles, la roquette et tout autre crucifère. L’assiette va être bien verte!

On peut aussi se tourner vers un phytothérapeute peut savoir quelles plantes consommer en tisane ou en décoction pour soutenir son foie et son organisme.

La psychologie

Que faire de ces émotions qui prennent le dessus ? De ces sauts d’humeurs qui nous font culpabiliser après coup ?

Si t’utilises la symptothermie, tu peux au jour le jour voir dans quelle phase tu te trouves. En fonction de ça, tu peux savoir à quel point c’est une bonne idée de te pousser à faire un effort pour être sociale, ou non. Tu as le droit de prendre du temps pour toi pendant ce changement hormonal, surtout si ça veut dire t’éviter des crise d’irritabilité avec tes proches.

Tu peux essayer de calmer une crise (de pleurs, de colère, d’agressivité) en respirant profondément depuis le ventre plusieurs fois. C’est un cliché certes mais ce n’est pas évident à faire, même si ça aide souvent. Pouvoir respirer nous permet de redonner un rythme calme à notre corps et notre mental et à créer une distance entre l’émotion et nous. On peut plus facilement la voir, la nommer, l’accepter et la laisser partir. Parfois un acte physique peut aider, tel qu’un câlin ou sauter doucement sur place. Pour les pleurs, il est recommandé de lâcher prise et laisser les larmes couler pour extérioriser ses émotions.

Pour trouver plus de soutien, de tips et de partages d’expériences, on t’invite à t’inscrire à notre réseau (lien). Tu n’es pas seule dans cette aventure !

On sait que ce sujet est vaste et remplis de questions. On espère t’avoir donné une idée des effets désagréables qui peuvent survenir pendant l’arrêt de la pilule et des pistes pour les gérer au mieux.

D’autres articles suivront bientôt pour continuer la conversation !

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