Gestion menstruelle : l’habitude, plus solide qu’une corde ?

Souvent, c’est la première (et peut-être l’unique…) chose que nos mères, pleines de bonnes intentions à notre égard, ont voulu nous transmettre : SE PROTÉGER. 

A 8, 10 ou 12 ans, pour nous éviter une surprise, ou la honte et la gêne…ou la surprise de la honte et de la gêne, les munitions étaient prêtes : une armée rangée avant la bataille !

Au fait, contre quoi fallait-il se protéger…? Des tâches de sang ? D’un regard de dégoût ? Ou de l’intrusion mal venue dans notre intimité, par cette déduction évidente de ceux qui nous entourent : cette jeune fille n’est plus une enfant ? 

Quoiqu’il en soit, nous avons peut-être été surprises la 1ère fois, et cela a pu entraîner la construction d’un réflexe que d’aucun nomment “charge mentale”, afin de ne jamais se laisser surprendre à nouveau !

2 petites questions pour commencer :

  • as-tu déjà rencontré une femme qui perd la bataille contre ses tâches menstruelles et ne montre ni gêne ni honte, aussi indifférente que si elle venait de faire une tache de rouge à lèvre sur sa robe ?
  • as-tu déjà changé de type de protections menstruelles depuis ta puberté ? 

Je pourrais ici te faire une petite liste “éventail” des options disponibles, et de leur balance bénéfices / risques du point de vue pratique, ou sanitaire, en bonne sage-femme, ou encore écologique…mais je crois que tu les connais, ou que tu peux les trouver en 3 clics ailleurs. Et puis, je ne suis pas sûre que ça révolutionne ton univers intime 😉

En fait, je préfère laisser la parole à 2 Wonder Women : chacune a un jour pris conscience qu’elle avait la liberté de changer de “routine menstruelle” ! Chacune s’est jetée à l’eau vers l’inconnu, après avoir entendu le témoignage d’une autre femme.

Leur point commun : il n’y a pas qu’elles qui ont changé de protections. Les protections les ont changées ! Se protéger n’était peut-être finalement pas le bon combat… 

Et si, changer de rapport à nos menstruations, passait par un changement d’habitude simplement et innocemment matériel…?

Aurélie et la coupe menstruelle

“La cup ? J’avais entendu ce mot vaguement sans trop me l’approprier, en me disant que ce n’était pas pour moi, puisque déjà je ne portais pas de tampons. Une amie m’en a parlé personnellement et a été très convaincante ! Intéressée de plus près, j’ai regardé sur internet les émissions et les témoignages sur sa dimension écologique, économique et pratique ( et les risques éventuels). Puis je me suis lancée et est commandée la cup ! Hélas le colis s’est perdu. Après 3 mois, la cup est enfin arrivée !

Mais impossible de la mettre correctement. Et voilà…! Je l’avais dit, ce truc n’était pas fait pour moi ! Partant à l’étranger pour plusieurs mois, je me disais quand même que ça serait bien pratique d’avoir la cup. Je prends l’avion avec le système des serviettes hygiéniques… pas pratique pour les longs voyages ! Mais il faut persévérer.

Lors du cycle suivant, 2ème essai, et cette fois c’est bon !! Je suis tellement excitée que j’attends mon prochain cycle pour pouvoir le tester à nouveau.

Aujourd’hui, je vis différemment ma période de règle et je me rend compte aussi de toutes les économies que je fais. Incroyable !”

Charlotte et le flux libre instinctif

“Voilà, ça fait 4 mois, après la cup je suis passée au FLI = flux instinctif libre. Si vous découvrez tout juste ce sigle, vous devez avoir la même réaction que j’ai eue la toute première fois que j’en ai entendu parler : « aucune protection périodique ?! Huuuum mais n’importe quoi, ça ne peut pas marcher ».

Aussi incroyable que cela ne paraisse : ça marche. Ce n’est pas à moi que vous pouvez faire confiance, mais à votre corps. Il sait.

Si cela vous tente, voici quelques petits conseils à suivre :

Pour que ça marche, il ne faut porter aucune autre protection périodique « au cas où ». Le cerveau doit rester en alerte. Bien sûr, choisis une semaine où tu es disponible, l’idéal étant que tu restes chez toi, pendant les vacances par exemple (ou pour un prochain confinement ?). Les premiers cycles d’expérimentation, ton esprit doit être libre et concentré. Puis le corps prend le relai de la volonté. Pour que cet essai soit concluant, l’important est de te faire confiance : ton corps sait, il en est capable. 

C’est un travail en collaboration avec ton corps, pas de forcing, douceur et écoute des mini-indices que ton corps envoie à ton intelligence. 

C’est un apprentissage de quelques cycles pour entrer dans cette logique différente !

Janvier : je regarde quelques youtubeuses pour me mettre en confiance. Le tip que je retiens : si tu te réveilles pendant la nuit, c’est que tu dois aller aux toilettes. Pas de paresse, sinon c’est la tâche rouge assurée. Je suis bonne élève, je vais aux toilettes, et tout se passe bien. Je crois que mes règles se terminent, mon attention se relâche, et grande coulée … pendant un entretien. Heureusement, j’ai une veste qui dissimule un peu, mais surtout, je me dis que ce n’est pas bien grave !

Février : j’ai quelques entretiens d’embauche, je mets la cup pour être plus sereine. Quand je rentre chez moi, je la retire, je me sens très libre !

Mars : Quelques pertes de sang brunes. Je dis à une amie : je suis deg, je ne me sens pas « connectée », je ne vais pas y arriver ce mois-ci ! Elle me répond : ah mais zut alors ! Je pensais que si t’y arrivais une fois, c’est une fois pour toute, j’avais oublié que le corps n’est pas une machine … 

Avril : j’étais presque dégoûtée que cela se fasse sans moi. Même plus besoin d’y penser, je saigne simplement quand je suis aux toilettes. 

Et maintenant… j’attends mes règles avec impatience !! Sans rire.

C’est très ludique !

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